Kendra MacDonald, PDG, Supergrappe des océans du Canada
La semaine dernière, j’explorais mes options pour la conférence Ocean Innovation Africa (Innovations océaniques d’Afrique). Faisant suite à plusieurs conversations avec différents groupes et leaders des océans en Afrique, j’avais hâte de me joindre à eux en personne pour cette conférence qui en est à sa cinquième édition. Pendant la Covid, j’avais assisté virtuellement à cette conférence, mais l’occasion d’y être en personne était essentielle pour faire progresser certains des liens et conversations déjà entamés.
J’ai pu vivre une variété d’expériences tout au long de la semaine, allant de présentations jusqu’à des ateliers, en passant par le jumelage et le réseautage dans une propriété historique et enfin, une visite d’étude qui comprenait une ferme de varech, un déjeuner aux algues, la gestion des eaux usées et la réhabilitation des tortues. C’était passionnant d’explorer les solutions océaniques en cours d’élaboration et de déploiement et aussi d’avoir des conversations sur des domaines où le Canada offre des solutions complémentaires. On y comptait des centaines de participants venus de toute l’Afrique et du monde entier.
Je retiens beaucoup de leçons de mon séjour à Ocean Innovation Africa, ainsi que des possibilités pour nous d’apprendre les uns des autres et les uns sur les autres. En voici quelques-unes :
- Communauté : Bien que l’Afrique du Sud soit très loin d’Iqaluit, j’ai entendu de nombreux thèmes à cette conférence qui étaient très semblables à ceux dont nous avons parlé à notre table ronde dans le Nord le mois dernier; soit l’importance de la communauté, des pratiques durables, de la sécurité alimentaire et de la réflexion à long terme. De nombreuses discussions ont porté sur la valeur des connaissances autochtones, sur la façon de s’assurer qu’elles sont comprises ainsi que la façon de bien dimensionner les projets pour les communautés. Enfin, un accent a été mis sur l’importance de la consultation, en prenant le temps de comprendre les communautés avant de proposer des solutions. Alors que je crois fermement en la puissance de la technologie, de nombreuses solutions à faible technicité peuvent aussi créer un impact positif pour une communauté et s’étendre à d’autres.
- Talents : L’Afrique compte la population la plus jeune et la plus forte croissance au monde, qui devrait presque doubler d’ici 2050. J’ai été impressionnée par l’énergie et la passion démontrées lors de la conférence, à partir des entreprises en démarrage jusqu’aux ONG en passant par les investisseurs cherchant à faire croître l’économie océanique pour l’Afrique en créant une prospérité économique et en construisant des solutions durables pour favoriser une planète et un océan plus sains. Ceux qui ont eu l’occasion de présenter leurs solutions les ont adaptées à la communauté et à l’environnement locaux. En même temps, le taux de chômage de l’Afrique du Sud dépasse les 30 pour cent. Il s’agit donc d’un défi important à relever alors que la population continue d’augmenter.
- Biodiversité : Tout au long de la semaine, nous avons été exposés à l’énorme biodiversité en Afrique du Sud. À partir des algues jusqu’aux forêts de varech, en passant par les requins, les manchots, les phoques et les tortues, nous nous sommes souvenus de l’énorme impact négatif que nous avons sur notre planète, car bon nombre de ces espèces sont menacées; ce qui a renforcé le lien important entre un océan sain et la prospérité économique. L’Afrique du Sud se concentre de plus en plus sur l’Antarctique et l’océan Austral ainsi que sur les impacts du changement climatique alors que nous continuons de nous concentrer davantage sur l’Atlantique Nord et l’Arctique.
- Collaboration : Tout au long de la conférence, nous avons eu droit à de nombreuses occasions de réseautage. J’ai été impressionnée par le nombre de conversations visant à fournir du soutien, du mentorat et de nouveaux contacts et moyens à explorer. Il y a beaucoup plus de possibilités de collaboration avec le Canada, et je suis reconnaissante du soutien du délégué commercial du Canada dans l’identification des réunions et des occasions de relations.
Alors que j’étais assisse dans le noir dans un restaurant jeudi alors que Cape Town connaissait des pannes de courant importantes et répétitives, je me suis rappelé que si l’Afrique a de nombreuses possibilités, elle est également confrontée à de nombreux défis, notamment la corruption, la pauvreté, la santé et l’éducation. Cela me ramène à mon premier point, il s’agit de créer les bonnes solutions qui conviennent à la communauté. Alors que nous apportons nos solutions du monde entier à l’Afrique pour essayer d’aider, nous devons nous souvenir de ces facteurs.
Une chose est certaine, on peut s’attendre à beaucoup plus de l’écosystème océanique en Afrique, ils ne font que commencer et nous avons un rôle à jouer en tant que collaborateurs et partenaires mondiaux.