Les chercheurs de l’océan de l’Atlantique peuvent maintenant présenter des demandes dans le cadre d’une quatrième ronde de financement de démarrage grâce à une nouvelle collaboration entre Supergrappe des océans du Canada, Innovacorp et Ocean Frontier Institute (OFI).
L’OFI a d’ailleurs lancé la première ronde de financement de démarrage en mars 2018 et il a fourni un soutien financier à des idées présentant le potentiel de faire progresser la recherche et à des concepts commerciaux ou sociaux reliés à l’océan. Bien que le financement disponible soit modeste, entre 10 000 $ et 30 000 $, il vient aider à lancer les projets à un stade précoce. Les fonds peuvent être utilisés pour effectuer des études de faisabilité ou développer des prototypes, entreprendre des études pilotes, recueillir et analyser des données de stade précoce et valider de nouvelles méthodologies de recherche ou approches.
« Cette nouvelle synergie fera le lien entre OFI et nos partenaires de l’industrie critiques en permettant à nos chercheurs de commercialiser leur travail comme jamais auparavant », affirme Dre Anya Waite, directrice scientifique de l’OFI, qui a contribué à créer des partenariats. « Notre objectif est d’encourager des idées novatrices qui nous apportent une meilleure compréhension de l’océan et de ses défis complexes, tout en identifiant des solutions qui nous aideront à générer des avantages économiques et sociaux pour le secteur maritime dans le Canada atlantique et au-delà. »
Supergrappe des océans favorise l’établissement de nouveaux partenariats avec l’industrie, les établissements d’enseignement postsecondaire, les organismes à but non lucratif et les communautés autochtones en vue d’accélérer des innovations de l’océan multisecteurs centrées sur le commerce pour stimuler une croissance économique durable et accrue pour l’économie océanique du Canada.
« La collaboration est à l’avant-plan de tout ce que nous faisons chez Supergrappe des océans du Canada. Appuyer les chercheurs en partenariat avec Ocean Frontier Institute et Innovacorp alors qu’ils explorent le potentiel commercial de leurs projets est très important pour le développement durable de nos ressources océaniques », a fait remarquer Kendra MacDonald, présidente-directrice générale de SOC. « La contribution à l’épanouissement d’idées novatrices est un élément clé pour bâtir un écosystème océanique. »
Innovacorp est l’organisation de capital de risque d’entreprise à stade précoce de la Nouvelle-Écosse. En plus de capital de risque, Innovacorp donne accès aux entrepreneurs à des installations d’incubation de classe mondiale, des conseils d’experts et d’autres formes de soutien pour aider à accélérer leurs entreprises de technologie.
« Nous savons qu’il y a une énorme quantité de recherche présentant un très bon marché potentiel dans les institutions postsecondaires de notre région, surtout lorsqu’il s’agit d’innovations liées à l’océan », a déclaré Malcolm Fraser, président et chef de la direction d’Innovacorp. « Innovacorp est heureux de faire partie de l’effort pour faire avancer ces possibilités. »
Les représentants des secteurs de l’océan et Innovacorp auront un siège sur le comité de sélection. Le financement appuie des projets qui seront achevés dans un délai de 12 mois.
Pour être admissibles, les candidats doivent être des professeurs, du personnel et des étudiants à l’Université Dalhousie ou de l’université Memorial de Terre-Neuve. (Veuillez prendre note : en raison de règlements de l’université, les demandes retenues présentées par les étudiants doivent être supervisées par un membre du corps professoral actuel qui serait identifié comme titulaire de la subvention et qui assumera la responsabilité de la répartition des finances et des modalités des livrables.)
Les demandes sont maintenant acceptées. La date limite est le 28 octobre 2019 pour les projets de l’université Dalhousie. Les projets de candidats provenant de l’université Memorial doivent consulter leurs facilitateurs de subventions de l’unité pour déterminer les dates limites internes selon les procédures de l’Institut. Le site web d’OFI présente la liste complète des récipiendaires de fonds de démarrage et l’information de demande de financement : https://oceanfrontierinstitute.com/funding/seed-fund
EXEMPLES DE FONDS DE DÉMARRAGE :
Christopher Algar, professeur adjoint à l’université Dalhousie, étudie le potentiel de cellules électrochimiques microbiennes pour l’assainissement des matières organiques dans l’océan. Sa priorité? Le recours à la science pour réduire la quantité de déchets organiques qui s’accumulent dans des piscicultures. « Si nous parvenons à diminuer les accumulations de déchets, nous pourrons ainsi réduire la pollution marine et éliminer le risque de maladie », affirme Chris.
Et cela favorisera alors la croissance de l’industrie canadienne de l’aquaculture.
« Une solution efficace au problème de la charge de matières organiques augmenterait considérablement la quantité de littoraux qui pourraient appuyer les installations aquicoles de façon écologiquement durable », a déclaré Chris. « Cela signifie que nous pouvons faire travailler plus de gens et créer les piscicultures responsables dont le monde a besoin. »
Allison Chua, une étudiante en Ph.D à l’Université Dalhousie, utilise son fonds de démarrage pour tester la viabilité de nouvelles technologies qu’elle espère permettront aux éleveurs de pétoncles d’avoir moins d’impact sur le plancher océanique. L’équipement, inventé et construit par Marcel Boudreau, un soudeur manufacturier de St. Andrews de la Nouvelle-Écosse, nécessite une analyse plus approfondie pour s’assurer qu’il peut répondre aux exigences des organismes de réglementation de l’industrie de la pêche et des gouvernements : une technologie à faible coût qui permet d’égaler ou de dépasser le taux actuel de récolte tout en réduisant au minimum la perturbation du fond de ;la mer.
« ll pourrait s’agir d’un équipement révolutionnaire », explique Allison. « Au meilleur de notre connaissance, il n’existe actuellement aucune autre méthode de récolte disponible qui parvient à atténuer la destruction causée par un chalutier à pétoncles qui offre les taux de capture actuel. »
Allison a pour rôle d’utiliser le fonds de démarrage pour collaborer avec la communauté scientifique et d’ingénierie afin de valider le concept en s’appuyant sur l’invention créée par Marcel.
LE FONDS DE DÉMARRAGE À L’OEUVRE À L’UNIVERSITÉ MEMORIAL :
Brad deYoung, professeur au département de physique et d’océanographie physique à l’université Memorial, se sert du fonds de démarrage pour évaluer la faisabilité d’utiliser des planeurs sous-marins pour la surveillance des hydrocarbures dans la baie Placentia. « La baie de Plaisance est l’une des six régions du Canada comprises dans le Plan de protection de l’océan et ce travail nous aidera à mieux comprendre les conditions environnementales de référence essentielles dans l’éventualité d’un déversement majeur d’hydrocarbures », déclare Brad.
Natalia Prieto Vidal, une boursière postdoctorale avec l’Initiative de recherche sur l’écosystème boréal veut réduire la quantité de déchets des moules rejetés et éliminés dans des sites d’enfouissement, car ils ne satisfont pas aux critères de l’industrie de l’aquaculture pour les ventes aux consommateurs. Elle examine la faisabilité d’extraire des huiles rehaussées d’acides gras oméga-3 à partir des déchets de moules dont elle pourrait alors infuser des extraits de baies sauvages de Terre-Neuve avec un antioxydant de meilleure qualité.
« Cela pourrait créer des produits secondaires d’une valeur élevée à partir d’un produit de déchets industriels de l’aquaculture qui contribuera à une exploitation durable de l’aquaculture de moules. Ce produit novateur de haute valeur pourrait être commercialisé en tant que produit spécialisé pour les applications de fine cuisine. »