
De : Phoebe Lewis, chercheuse en sciences marines et designer
Comment une chercheuse du Nord-est de l’Angleterre rencontre-t-elle le PDG de la Pacific Seaweed Industry Association (PSIA)? Dans un petit pub sur la côte ouest de l’Écosse! Mais ce n’est pas par amour du whisky que nous nous sommes rencontrés. C’est plutôt, une obsession (saine) pour les algues marines qui n’a grandi que lors de la conférence de la Scottish Seaweed Industry Association (SSIA) de 2023 qui s’est tenue à Oban au Royaume-Uni.
Après réflexion, la conférence de la SSIA a présenté une collection aussi inspirante d’expertise et de perspectives diverses, mais on y a également souligné à quel point l’industrie des algues marines est vraiment fragmentée. La fragmentation unique de l’industrie des algues marines du Royaume-Uni et du Canada est largement due à sa naissance. Bien que cela puisse sembler un peu décourageant, c’est en fait l’un des aspects les plus passionnants de l’industrie, car nous sommes toujours en mesure d’élaborer son développement. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut dire pour plusieurs autres industries. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai d’abord trouvé les travaux de la PSIA si précieux. Ils ouvrent la voie pour connecter les agriculteurs aux développeurs de produits, aux universitaires, aux ingénieurs, aux écologistes, aux communautés et à tout le monde entre les deux. Le tout réalisé avec la notion de « donnons-nous les moyens d’accomplir ce travail, mais surtout, faisons-le ».
Cinq mois plus tard, j’ai eu la chance de me joindre à Mark Smith, chef de la direction et président de la PSIA sur l’île de Vancouver pour une discussion approfondie sur la côte ouest de l’industrie canadienne des algues marines. Cette occasion est venue après avoir obtenu une bourse de transfert de connaissances décernée par le Collège doctoral de l’Université de Newcastle. Il s’agissait alors d’un petit pas de plus vers la connectivité mondiale des algues marines. Depuis notre arrivée au Canada, Mark et moi avons entrepris un voyage à travers certains paysages à couper le souffle de l’île de Vancouver. Nous y avons rencontré des acteurs et des passionnés de l’industrie pour tracer les voies d’une croissance durable. Cela a été une occasion pour moi, une conceptrice devenue scientifique marin, de bâtir sur mes propres recherches avec des connexions internationales. Je me suis toujours concentrée sur le développement de produits durables qui contribuent à restaurer les écosystèmes marins et les communautés côtières. Plus récemment, cela a impliqué l’extraction de pigments à partir d’algues marines à des fins d’utilisation commerciale dans les teintures textiles.
Alors que chacun des échantillons de couleur sur la photo ci-dessus présente mon propre parcours d’exploration matérielle et de croissance dans la compréhension, il y a encore un grand décalage entre cela et la mise en œuvre d’un produit durable dans une chaîne d’approvisionnement bien définie. Pour aller de l’avant avec ce travail et maintenir l’alignement avec mes préoccupations sur les changements climatiques, je développe un cadre pour évaluer la viabilité de nouvelles sources de pigments en posant deux questions clés : « Peut-on le faire? » et « Faut-il le faire? ». Cette première question consiste à comprendre si l’obtention des pigments est possible et la deuxième question porte sur l’évaluation des impacts sociaux, environnementaux et économiques à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement. L’intégration de ces questions simples dans le contexte plus large des conversations que j’ai
tenues avec les gens pendant mon séjour au Canada a suscité de la créativité et de nouvelles idées pour la PSIA. L’une des idées sur lesquelles Mark et moi travaillons ensemble consiste à connecter les voix de l’industrie et à créer une plateforme pour présenter des histoires qui composent ce mélange très éclectique d’innovations, de possibilités et de passions durables. Surveillez les développements au cours de cette année!
Je suis très reconnaissante d’avoir été à ce pub d’Oban l’année dernière et de travailler maintenant aux côtés de la PSIA très dévouée. Les conversations ont été très encourageantes jusqu’à présent pour constater un tel désir de collaborer et de partager des connaissances dans le cheminement vers un objectif commun, soit de construire ce que nous espérons être une industrie sûre et durable, connectée à l’échelle mondiale, qui protège la biodiversité et responsabilise les communaut